L’équipe McCormick en progression

CANOT. Les canotiers Tommy Grenier et Jennifer Parke ont complété leur première course du mercredi sans chavirer cette semaine, un contraste important par rapport à leurs débuts sur la rivière Saint-Maurice. L’Hebdo du Saint-Maurice a rencontré l’équipe McCormick, qui poursuit sa progression en vue de la Classique de canots de la Mauricie.

Depuis plusieurs semaines, le plaisir est au rendez-vous lorsque le tandem Grenier/Parke embarque sur le Saint-Maurice. «Ça va super bien. Nous allons sur l’eau tous les jours et en juin, nous avons fait environ 65 heures. Nous avons fait notre première longue sortie entre La Tuque et Saint-Roch (7h30) dimanche et j’ai été bien content du résultat. Mercredi, j’ai fait la course à l’arrière et ça nous a amené plus de stabilité. Nous devons nous ajuster aux vagues des autres canotiers et il y a certains trucs que tu ne peux pratiquer, comme les départs par exemple», a expliqué Tommy Grenier, qui a perdu l’usage de ses jambes suite à un accident d’avion survenu il y a un an et demi.

Ancien joueur de hockey, le jeune homme originaire de Shawinigan apprend peu à peu à maximiser sa puissance sur l’eau. «La plus grosse transition, c’est que j’ai toujours travaillé en puissance, alors que le canot est un sport d’endurance. Tu dois toujours être dans le tapis et tu ne peux te permettre de prendre quelques coups de repos. Jennifer a l’expérience, ce que je prends avec nos pratiques. C’est plaisant de voir qu’elle veut tout le temps comme moi et que je peux toujours ramer avec la même personne. Tu sais plus comment l’autre travaille».

La canotière Jennifer Parke semble être plus heureuse que jamais avec son nouveau partenaire. «C’est un super beau défi. Au-delà de la performance, je veux m’amuser. C’est quelque chose qui me manquait. Nos objectifs sont différents, mais je n’ai pas d’inquiétude que nous allons bien performer à la Classique de canots. Nous sommes de plus en plus stables et je ne ferai pas le Michigan pour être bien reposée», a-t-elle raconté.

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«C’est difficile sur le moral»

Malgré son handicap, Tommy Grenier poursuit sa passion pour le sport à travers le canot. «Je n’ai jamais été dernier dans les sports et en canot, tu te retrouves contre des gars qui font ça depuis plusieurs années et tu termines parmi les derniers. Je dois me parler. C’est difficile sur le moral. À notre première course, nous avons chaviré, mais plusieurs équipes ont fait de même. La semaine dernière, j’ai trouvé ça plate de tomber à l’eau, car nous étions devant quelques équipes. Nous ne savons pas ce qui s’est passé», s’est-il souvenu.

À quoi peut-on s’attendre de l’équipe McCormick lors de la Classique de canots? «Notre but sera de la terminer. À force de ramer, nous serons en mesure de nous comparer et je suis sûr qu’une fois sur l’eau, l’orgueil va embarquer. Je n’ai pas changé mon alimentation et mon poids continue de descendre. Je regarde le positif et Jennifer ne me met pas trop de pression», a souligné Grenier.

Des encouragements importants

Au fil des mois, Grenier a appris à composer avec sa condition, qui le limite dans bien des facettes de sa vie. «Je dirais que je commence à accepter ma situation. Je vis mieux avec celle-ci, mais c’est frustrant parfois lorsque je chavire ou que je vois mes amis jouer au dek hockey. Je suis un peu plus nerveux depuis quelques semaines, car ma condition semble s’être stabilisée», a-t-il admis.

Lorsqu’il passe à travers des moments plus difficiles, il peut compter sur le support des internautes. «J’ai beaucoup d’encouragements. Les gens aiment que je mette des vidéos sur Facebook et je reçois souvent des messages privés ou des mentions j’aime. Ce que je vis est dur pour le moral et les gens m’encouragent. On dirait que je n’en reviens jamais. Certains me disent que je suis un exemple à suivre. Je crois qu’ils comprennent les raisons pour lesquelles je veux faire la Classique de canots. C’est un dépassement personnel et le canot me permet de me vider la tête et de me changer les idées».